Bloody Roar, la rage au ventre

Pourquoi c'est culte?

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. Une époque où il était encore concevable d’acheter un jeu de combat sans avoir à rajouter trouze mille DLC payants pour débloquer tous les personnages. Un temps où aucun studio n’aurait eu le culot de vendre des packs de costumes pour la moitié du prix initial du jeu.

En 1997, la baston est encore synonyme de convivialité, on organise des tournois entre potes autour d’une minuscule télé CRT 4/3, loin de la frustration du "tout online" où s’enchaînent les défaites contre des joueurs bioniques défoncés au Red Bull.

Alors que beaucoup de puristes jugent la baston 3D encore trop mollassonne par rapport aux classiques 2D de Capcom/SNK, Bloody Roar va jouer la carte de la folie furieuse, avec des combattants qui se transforment en bêtes sanguinaires pour mieux se mettre sur la gueule! On y retrouve en vrac Yugo le loup, Mitsuko le sanglier, Bakuryu la taupe ou encore Alice, qui est donc... (attention, niveau zéro du clin d'oeil littéraire) UN LAPIN! Carroll Lewis peut légitimement se retourner dans sa tombe.

Bloody Roar Artwork

Tout ce beau monde dispose d’une jauge de "rage" qui déclenche une transformation plus ou moins longue selon son niveau de charge. On oublie alors toute notion de fair-play et le sang coule à flot sous les coups de griffes (mais est-ce bien légal?). Cette forme bestiale offre une nouvelle palette d’attaques, booste la constitution et permet également de regagner de la vie… un bonus énorme pour peu qu’on l’utilise au bon moment.


Dans la mesure où Bloody Roar reste extrêmement bourrin, on ne distingue la plupart du temps que deux "stratégies" :
  • Foncer toutes griffes dehors dès le début du match pour prendre l’avantage, quitte à rester peu de temps en forme bestiale.
  • Encaisser les coups pour jouer l’endurance et maximiser la durée de la transformation à venir.

La vie descend moins vite que dans un Tekken, ce qui autorise les retournements de situation les plus improbables… à commencer par le "ring out" éliminatoire lorsque la violence des coups finit par détruire les murs de l’arène.


Gros atout à une époque où le jeu vidéo s’ouvre au grand public : Le gameplay est très instinctif! 3 touches (poings/pieds/griffes) suffisent à se battre et les coups spéciaux sont franchement abordables avec du quart de cercle à toutes les sauces. Excessif, fun et bourrin, Bloody Roar mise beaucoup sur une facilité d’accès qui restera la marque de fabrique des épisodes suivants.

Non-renouvelée après un 4ème épisode en demi-teinte sur PS2, cette série sera l’une des nombreuses victimes de la perte d’intérêt des joueurs pour le genre.

Comment y jouer aujourd'hui?

Bloody Roar et sa suite sont disponibles sur le PSN.

Potentiel de rejouabilité : 8/10

S’il y a bien un genre qui encaisse sans broncher le poids des années, c’est la baston! Bloody Roar, c’est le défouloir ultime, celui qu’on sort de l’étagère après une journée pénible au boulot. Victoire? Défaite? OSEF! Le fun est ailleurs : dans ce déluge de hard rock nippon kitchissime, de combos sans fin et d’effets visuels over the top.

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