Final Fantasy 7, un remake parfait?

On l’aura attendu, ce Remake de Final Fantasy 7!!! Vaguement teasé dès l’E3 de 2005, où Square Enix avait recréé une partie de l’introduction à la sauce PS3, le projet mettra une éternité à réellement démarrer. Trop grand, trop cher, trop ouvert, avec une durée de développement estimée à 10 ans, FF7 Remake est un chantier titanesque que Square n’aura de cesse de repousser malgré l’enthousiasme des fans du monde entier. En 2015, tout s’accélère : Le remake est officialisé, bande annonce à l’appui. On apprend que le jeu sera proposé en plusieurs parties, avec un gameplay modernisé (exit le tour par tour). Deux choix qui feront couler pas mal d’encre, mais Square tiendra le cap en sortant le premier volet de son "remake en kit" en avril 2020.

Final Fantasy 7 Remake Cover

Il y un point sur lequel le jeu a mis tout le monde d’accord : C’est beau à crever ! Techniquement, FF7 Remake est l’un des titres les plus aboutis de la PS4. On pourra toujours pinailler sur certaines textures, ou la tronche de quelques PNJ, mais dans son ensemble, c’est une bonne grosse baffe visuelle qu'on attendait pas sur une console de 7 ans d’âge. Sur la modélisation des visages, on a clairement franchi un pallier, à tel point que FF7 Remake fait aussi bien en 3D temps réel que ce que l’industrie du cinéma propose à l’heure actuelle en pré-rendu. Midgar n’est pas en reste, et l’enfer métallique de la cité est désormais d’une beauté vertigineuse. Comment ne pas frissonner quand la tour Shinra se dresse devant nos héros vers la fin de l’aventure? La mise en scène joue bien avec cette démesure, et accentue le contraste entre nos héros et les épreuves qu’ils vont devoir surmonter. 

Bien que cloisonné à Midgar, ce premier volet de FF7 Remake ne manque pas de moments d’anthologie. Square a pris le parti de broder autant que possible autour de la trame d’origine (laquelle, de mémoire, ne durait pas plus d’une dizaine d’heures). Ce contenu supplémentaire permet de développer les personnages secondaires (En particulier Jessie), et de faire monter la sauce lors des scènes clés. La chute du Plateau du secteur 7, assez vite expédiée dans le jeu original, devient une montagne russe émotionnelle où se jouent les destins de nombreux personnages importants. 

Final Fantasy 7 Remake

Le jeu offre des phases de respiration entre deux climax hollywoodiens. Ces interludes, où l’on peut errer dans les bidonvilles de Midgar pour faire du shopping et accomplir des quêtes secondaires, sont assez sympathiques. Square utilise évidemment ces passages pour rallonger le jeu, mais ce n’est jamais perçu comme une corvée car les personnages sont intéressants, on peut tout à fait zapper le contenu facultatif et revenir vers l'intrigue principale. 

En terme de gameplay, on se retrouve avec un mélange d’action RPG et de tour par tour. On bastonne sec pour faire monter une jauge d’active time battle, puis on arrête le temps pour choisir un sort, une compétence, un objet à utiliser. C’est très très efficace, et il faut vraiment rester sur le qui-vive pour garder son équipe en vie. Fidèle à son habitude, Square a foutu des Boss à la pelle tout au long de l’aventure. On en affronte parfois deux ou trois à la suite sans avoir le temps de souffler. Ces combats sont hautement stratégiques, et requièrent une bonne préparation en amont. Comme dans tout FF qui se respecte, il n’est pas rare d’être sauvé in extremis par une “limite” qui tombe à deux secondes d’un game over. 

Final Fantasy 7 Remake Tifa

Les matérias sont toujours de la partie. Le système est assez similaire à celui du jeu Psone, mais en ramasse beaucoup plus et très tôt dans le jeu! Cette profusion est à double tranchant car on ne dispose que de quelques emplacements par personnage. Il faut faire des choix difficiles, en choisissant d’améliorer une matéria au détriment d’une autre. C’est plutôt futé, et je pense qu’il n’existe pas de combinaison “optimale”. Chacun fera sa petite cuisine en fonction de son style de jeu. 

Il ne faut qu'une trentaine d’heures pour boucler le jeu en normal, ce qui, niveau durée de vie, place Final Fantasy 7 Remake dans la moyenne basse des Jrpg. Perso, ça me va bien car je déteste les aventures qui trainent en longueur. Le générique de fin clôture un segment important du jeu, sans cliffhanger putassier ni teasing quant à la suite. C'est assez respectueux et je préfère ça à une bande annonce qui se terminerait par un "voilà ce que vous aurez... dans 5 ans!!!".

FF7 Remake Reacteur Cloud

Chose rare, je ne trouve aucun point sur lequel râler dans ce test… La linéarité? Le Midgar d’origine était tout aussi dirigiste, sinon plus. À la limite, je trouve la fin un peu lourde dans sa logique de surenchère, quand Square y faire rentrer au chausse pied des combats hors propos. Mais ce fan service arrache aussi un franc sourire quand résonne le thème musical bien connu des fans.

Avec ce remake, Square Enix est sur la bonne voie pour redonner ses lettres de noblesses à Final Fantasy. Reste à espérer que le studio japonais parviendra à créer un ensemble cohérent avec les épisodes à venir. Je suis confiant!

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