MDK, la destruction selon Shiny

Fondé dans les années 90 par David Perry, le studio Shiny Entertainment a voué son existence à détourner les codes de la SF dans des jeux toujours plus cintrés : Earthworm Jim, MDK, Wild 9, Messiah… Beaucoup d’ovnis, quelques succès commerciaux (surtout au début), avec toujours en fil rouge cet humour corrosif, comme hérité d’un Terry Pratchet qui se serait passionné pour les petits hommes verts et autres soucoupes volantes. 

À mes yeux, MDK est LE chef d'oeuvre de Shiny : C’est le jeu sur lequel la 3D fait sauter toutes barrières, et ouvre grand les portes du nawak général. MDK, c’est un third person shooter ultra bourrin... avec un héros parachutiste... qui a un casque/sniper collé sur la tronche.

MDK PC

Pourquoi c'est culte?

Sur fond d’invasion extraterrestre, le jeu se présente comme une succession de forteresses volantes qu’il va falloir atteindre en chute libre, avant de tout faire péter de l’intérieur. Chaque niveau démarre donc par un mini jeu où l’on doit éviter les radars, missiles et tout le bordel que les envahisseurs nous balancent à la gueule… Cette courte intro sert essentiellement à gagner/perdre de la vie pour la suite des événements, il faut donc faire un minimum gaffe. 

MDK

Une fois cette phase “d’infiltration” effectuée, on a quartier libre pour semer la mort et la destruction dans les rangs ennemis. Et là, MDK n’y va pas par quatre chemins, c’est un carnage intégral! Une sulfateuse greffée au bras, un sniper XXL en guise de casque, on dégomme des aliens par centaines dans d’énormes arènes truffées de power-up bien jouissifs. Du simple leurre (une réplique du héros en ballon de baudruche) à la “plus petite explosion nucléaire du monde”, l’arsenal bonus est aussi absurde que dévastateur. Fast-shooter oblige, tout ce matos est dispo à profusion et permet de détruire tout ce qui apparaît à l’écran sans jamais se soucier d’un quelconque stock de munitions. 


Le sniper, tout aussi excessif, permet de faire du headshot avec des obus, le tout à plusieurs km de distance. Cette arme est tellement ridiculement puissante qu’elle permet de tuer en un coup certains boss de fin de niveau. Du grand art! De temps en temps, MDK met les fusils en sourdine et propose quelques phases de plate-forme et petits puzzles simplistes. Tout ça n’est bien sûr qu’un prétexte pour se donner bonne conscience avant de revenir de plus belle à la passion première de Shiny : LA DESTRUCTION MÉTHODIQUE DE CES FOUTUS ALIENS!!! 


Potentiel de rejouabilité : 7/10

Bien que paru avant l’avènement des cartes graphiques et donc de l’accélération 3D, le jeu reste agréable à l’oeil, avec des environnements immenses et très colorés. Chaque niveau y va de sa petite trouvaille graphique : surfaces en miroir, décors de cartoon, paysages enneigés… La contrepartie de cette créativité, c’est que le jeu est court. Très court! Comptez à peine 5 heures pour terrasser le boss de fin. En fait, le héros est tellement surpuissant qu’il roule sur les niveaux comme un bulldozer inarrêtable. C’est à la fois ce qui fait le charme du jeu, mais aussi son principal défaut. On en voudrait plus! Plus de puissance, de destruction et d’humour débile!!! Mais pour ça, il faudra se tourner vers MDK 2 ;)

Aucun commentaire