Blood, le Doom-Like le plus extrême?

Comme je le disais dans un article précédent, le succès de Duke Nukem 3D est aussi celui du moteur créé par 3D Realm : le Build Engine. Taillé sur mesure pour les FPS nerveux, celui ci va donner corps à plusieurs titres cultes : Redneck Rampage, Shadow Warrior et Blood

blood build engine

Pourquoi c'est culte?

Blood… le nom annonce la couleur! Débarqué des enfers en 1997, soit un an à peine après Duke, le titre de Monolith Productions se détache de son modèle par une ambiance assez sinistre et plus volontairement premier degré. On y incarne un mort vivant qui part en guerre contre une secte vaudou. 

blood gameplay

Dans ses choix esthétiques, le jeu se rapproche bien plus de l’horreur médiévale d’un Quake que de l’univers urbain de Duke Nukem. La palette de couleur est volontairement bridée : tous les niveaux sont gris, avec quelques nuances ocres, terreuses. Clairement, ça respire pas la joie de vivre. Pour autant, le jeu ne se limite pas à une succession de cimetières peuplés de zombis. Le level design est excellent et brille par sa créativité : fête foraine, train lancé à vive allure, hotel de Shining (??)... Chaque niveau est un concept à part entière, avec des objectifs plus variés que la classique recherche de l’interrupteur de sortie. Dans le train par exemple, ben il faut casser la locomotive pour pouvoir descendre :D 

De l’inventivité, l’arsenal en a aussi à revendre : fourche, pistolet d’alarme, aérosol lance-flammes, poupée vaudou… Il y en a pour tous les goûts, et toutes ces armes sont équivalentes dans leur pouvoir de destruction. On peut très bien finir le jeu avec le fusil bien basique, ou se laisser tenter par des plaisirs plus exotiques. Blood est aussi l’un des premiers FPS à proposer le “tir alternatif” sur la plupart de ses armes. L’aérosol devient une grenade incendiaire, le fusil tire deux cartouches d’un coup… vous voyez l’idée! 

blood screenshot

Bien sur, le jeu est gore. Très gore!!! Même selon les standards de 2020, on est face à un gros défouloir en roue libre où chaque attaque fait voler tripes et membres dans tous les sens. Oh, et on peut jouer au foot avec les têtes des zombies! Astucieux, non? 

Potentiel de rejouabilité : 8/10

Je ne suis pas objectif. Des quatre principaux jeux réalisés avec le Build Engine, Blood est clairement mon préféré. Plus mature, baignant dans un humour noir savoureux qui tranche avec les vannes grivoises de Duke/Redneck/Shadow, c'est LE fps sombre et gothique des années 90. Ajoutez à cela une pelletée de clins d’oeils au cinéma fantastique (Shining, The Crow, Freddy…) et vous obtenez un jeu incontournable pour tout amateur de culture Bis. 

Dans le sillage de Duke 3D et Shadow Warrior, un remaster de Blood est sorti en 2019. On y retrouve le feeling d’époque, avec quelques ajouts (Support OpenGL et Direct X, résolutions actuelles, trophées, support manette…) qui rendent l’expérience plus agréable.

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