Alien Trilogy : Dans l'espace, personne ne vous entendra mourir

Les adaptations de films en jeux vidéos, c’est une histoire compliquée. On ne compte plus les licences souillées, saccagées, MASSACRÉES par des studios peu scrupuleux. Depuis la préhistoire du jeu vidéo (E.T. sur Atari...), l’acquisition des droits d’un film populaire sert souvent de prétexte à sortir un étron vite démoulé pour surfer sur la hype et grappiller des ventes faciles sans se casser la tête. Heureusement, il y a aussi de bonnes adaptations, réalisées par de vrais passionnés. C’est rare, mais ça arrive! 

Prenons Alien Trilogy par exemple : Un petit FPS assez basique en apparence, avec des couloirs, quelques armes, et une technique rudimentaire. Sur le papier, ça vend pas du rêve, mais les développeurs vont complètement s’approprier l’identité des films et faire de leur jeu un grand et sincère hommage. 

Alien Trilogy Psone

Pourquoi c'est culte?

Comme son nom l’indique, Alien Trilogy couvre les univers des trois premiers films : Le vaisseau spatial oppressant de Ridley Scott, la base truffée de monstres de James Cameron, et la prison dégueulasse de David Fincher. Un jeu, trois ambiances ! 

Alien Trilogy

Dans une logique quasi survival/horreur, on démarre le jeu aux commandes d’une Ellen Ripley sous-armée et extrêmement vulnérable. Les premières heures sont rudes : le moindre alien adulte siphonne la barre de vie en quelques secondes, alors que notre petit flingue les égratigne à peine. Ambiance Alien premier du nom… 

Puis arrive la montée en puissance : Grosses mitrailleuses et ambiance militariste. On prend de l’assurance et les affrontements sont de plus en plus intenses. Seule contre tous, Ripley devient une guerrière.

Dans sa troisième partie, le jeu ne se renouvelle pas et devient un peu moins intéressant. En effet, il n’y a que 5 armes différentes dans tout le jeu, soit moitié moins qu’un Doom ou un Duke Nukem 3D. Une fois que notre héroïne a atteint son plein potentiel de destruction, on traverse tranquillement les niveaux en butant des aliens à la chaîne sans jamais manquer de munitions. Forcément, le côté survival en prend un coup. 

Alien Trilogy Boss

Car ce qui fait le sel d’Alien Trilogy, c’est la peur. Comme dans le récent Alien Isolation, les couloirs étroits cachent toutes sortes de dangers inattendus. On avance quasi à l’aveuglette dans l’obscurité, en guettant nerveusement son radar pour anticiper la prochaine saloperie qui va nous bondir à la gueule (maudits facehuggers!!!). Dès les premiers niveaux, on est plongé dans de véritables labyrinthes, avec des interrupteurs en veux-tu en voilà, des objectifs secondaires et des tas de passages secrets. Le level-design n’a rien à envier aux classiques du genre, même s’il reste très horizontal par rapport à un Duke 3D. 

La bande son est énorme. Les musiques sont très typées ambient/electro, et particulièrement hypnotiques. Du côté des bruitages, c’est le pied intégral ! On retrouve les bons gros sons de mitrailleuses issus du deuxième film et pas mal d’autres “signatures sonores” de la saga. Le genre de détail qui fait la différence pour les fans. 

Alien Trilogy Gameplay

Potentiel de rejouabilité : 7/10

Alien Trilogy est un excellent hommage à la célèbre saga de SF horrifique, qui compense ses graphismes modestes par une ambiance incroyable, à la hauteur des films originaux. On pourrait même y voir un ancêtre de Doom 3, tant les deux jeux partagent la même approche "atmosphérique" du FPS. Une curiosité pour l'époque, qui reste encore aujourd'hui très immersive.

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