Dead Island, pour des vacances mortelles

Dans le jeu vidéo, la hype peut vite atteindre des sommets assez éloignés de la qualité finale d’un jeu. Prenez Dead Island par exemple : En février 2011, le studio polonais Techland dévoile un trailer en images de synthèse mettant en scène une attaque de zombies… montée à l’envers! L’idée est brillante, bien réalisée pour l’époque, et cette courte vidéo va assurer au jeu une grosse couverture médiatique jusqu’à sa sortie, 6 mois plus tard.


Et là, le soufflé retombe d'un coup… Le jeu est il mauvais? Non, loin de là. Juste survendu par rapport à ce qu’il propose au final : Un bon défouloir saupoudré d’éléments rpg light, où l’on casse des zombies par milliers avec le cerveau en mode off (au moins, pas de risque de se le faire bouffer).


Dead Island Definitive Edition


Si je reviens aujourd’hui sur Dead Island, c’est parce que j’ai refait le jeu dans sa réédition PS4 “définitive” (qui le sera probablement jusqu’à ce que le studio ressorte son jeu sur la génération suivante ^^), et j’y ai passé un agréable moment. 


Comme son nom l’indique, Dead Island prend place sur une île infestée de morts vivants. Un cadre qui évoque au premier abord le film “L’Enfer des Zombies” de Lucio Fulci, mais lorgne au final bien plus du côté de Dead Rising pour le côté fun et haut en couleurs. En solo ou en coop jusqu’à 4 joueurs, on incarne une bande de survivants qui cherchent tout bêtement à quitter l’île. Chacun des héros possède une spécialisation : flingues, couteaux, lancer d’armes... qui oriente le gameplay et permet de créer des synergies en multijoueur. 


Dead Island PS4


Si Dead Island prend la forme d’un FPS assez bourrin, Techland a eu la bonne idée d’inclure quelques éléments rpg pour pimenter la sauce. Chaque personnage possède 3 arbres de talents à remplir en gagnant de l'XP. On pourra y développer ses compétences de survie, gagner de nouvelles habiletés (la rage, qui transforme le héros en machine à tuer pendant quelques secondes), et devenir plus efficace avec son arme de prédilection. La gestion de l’équipement, quant à elle, est LARGEMENT inspirée de Dead Rising 2 : Les armes cassent quand leur durabilité tombe à zéro. On peut les réparer, ou les customiser avec des accessoires ramassés dans le supermarché euhhh sur l’île. 


L’originalité n’est donc pas le point fort de Dead Island. Heureusement, l’île est assez plaisante à explorer. Cette gigantesque station balnéaire envahie de morts-vivants représente bien cette idée de “petit paradis qui tourne au cauchemar”, typique du film de zombies. Comme dans Dead Rising, le côté sandbox fait partie intégrante du jeu, et on se retrouve souvent à chercher de nouvelles façons de casser du mort-vivant, entre deux quêtes. 


Le hic, c’est que la station balnéaire mise en avant dans toute la communication du jeu ne représente qu’¼ de l’aventure. Au bout de 4 ou 5 heures, on part en direction d’une sorte de banlieue résidentielle, suivie d’une jungle, pour finir dans une prison (mais qu’est ce qu’elle fout là?). Techland a cherché à varier les lieux, et c’est louable, mais on ne retrouve jamais l’enchantement visuel des premiers instants, quand on découvre la plage de sable fin au milieu des bungalows. Et niveau plaisir de jeu, c’est le même constat : Plus l’aventure s’étire, et moins on s’amuse. Sur les 20 heures de la quête principale, il y a au bas mot 10 heures de trop. 


Dead Island PS4


Dead Island reste un bon défouloir, qui révèle toute sa saveur en coop, par petites sessions espacées. C’est le genre de jeu qu’on peut commencer, laisser de côté pendant 1 mois, puis reprendre à l’arrache sans se sentir perdu dans “l’intrigue” (forcément, y a pas de scénario :D). Visuellement, c’est un titre dans la bonne moyenne de la génération PS3/Xbox 360. Quelques moments sont pensés pour l’effet whaouh, surtout au début, et ça fonctionne toujours bien en 2021.

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