Assumer sa passion pour le jeu vidéo, ce n’est pas toujours évident!
Rares sont ceux qui osent s’en vanter auprès de leurs collègues de bureau,
voire même de leurs proches... vous savez, lors du classique repas de
famille où il est bien vu d’étaler sa réussite pour montrer qu'on a la
plus grosse.
Aborder
le sujet en public revient souvent à tendre le bâton pour se faire
battre. Avec à la clé une escalade de remarques moralisatrices à la :
"Mais tu n’as rien d’autre à faire de ta vie?", "Tu n’es pas un peu
vieux pour ça?", sans oublier l’incontournable : "J’aimerais bien avoir
autant de temps à perdre" (particulièrement comique quand l’intervenant a
lui même un smartphone greffé à la main).
"Ce n'est pas de l'art, c'est juste un jeu vidéo" (The Witness) |
Il
faut dire qu’en France, nous ne sommes pas les derniers quand il s'agit du
culte de la performance. On a tous au moins un collègue irritant qui
court dans tous les sens comme le lapin blanc de Carroll Lewis, répétant
à qui veut bien l’entendre qu’il "n’a pas le temps"? Triste caricature
de notre société où chaque seconde se doit d’être rentabilisée... OU
PAS! Après tout, chacun ses priorités. Juger l’autre sur ses loisirs, ce n’est qu’une façon maladroite de se rassurer sur sa propre valeur, avec tout ce qu’on peut en déduire de mal-être et de complexe d’infériorité.
Le plus amusant, lorsqu’on écoute un allergique au jeux vidéos, c’est la façon dont il perçoit le média comme un ensemble homogène, intégralement bon à jeter à la poubelle. Qui oserait avoir le même raisonnement vis à vis par exemple du cinéma ou de la littérature?
"Ce n'est pas de l'art, c'est juste un jeu vidéo" (Ori And The Blind Forest) |
Alors
oui, il y a du déchet dans le jeu vidéo. Bien sur, on aimerait avoir un
peu moins de Call Of Duty ou de FIFA… tout comme on se passerait
largement de voir le dernier Kev Adams cartonner au box office français. Pas de
quoi snober les innombrables titres qui apportent des expériences
uniques et marquantes (Minecraft, Portal, Stardew Valley…), ni même les
grosses productions qui parviennent souvent à nous emporter dans de
nouveaux univers passionnants (Bioshock, Final Fantasy, The Witcher…).
Considérer le jeu vidéo comme un simple passe temps pour ado, c’est aussi renier le travail colossal accompli par les artistes derrière ces projets. Pour une seule oeuvre, combien de diplômés d’écoles d’art, de compositeurs, de scénaristes, de programmeurs…? Un simple coup d’oeil dans les coulisses suffit à réaliser que ce n’est jamais bassement mercantile, même pour les titres les moins originaux.
"Ce n'est pas de l'art, c'est juste un jeu vidéo" (Bioshock Infinite) |
C’est
peut être ça qui fait défaut aujourd’hui : la fameuse caution
"artistique" qui fait qu’on va se vanter d’avoir lu le dernier Stephen
King, mais passer sous silence un Resident Evil qui nous aura pourtant
procuré tout autant d’émotions. Dans notre petit monde superficiel, il
faut présenter les choses sous un angle acceptable, et tant pis si ça ne
fait qu’entretenir le snobisme ambiant.
Ou alors… on assume un peu et on explique aux gens que :
- Non, le jeu vidéo ce n’est pas sale, il parait même que plus de 55% des français sont des gamers.
- On peut y vivre de belles aventures, exactement comme dans un roman ou dans un film… INCROYABLE!
- C’est un formidable outil pour rencontrer des gens de tout âge tout en s’amusant, avec des communautés souvent très impliquées.
- Les "serious games" comme Minecraft, Civilization, The Witness… sont de plus en plus populaires et ont un véritable potentiel éducatif.
"Ce n'est pas de l'art, c'est juste un jeu vidéo" (Journey) |
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