Darkstalkers, les démons de minuit

Pourquoi c'est culte?

Dans la famille des anciennes gloires du jeu de combat, je demande… Darkstalkers! Paru en 1994 sur le système d’arcade CP System II de Capcom, ce gros défouloir barré met en scène un bestiaire fantastico/mythologique haut en couleurs et largement inspiré des classiques horrifiques du studio Universal. Avec ses sprites énormes et magnifiquement animés, Darkstalkers n’a rien à envier à un véritable film d’animation. L’esthétique cartoonesque se décline jusque dans les décors truffés de détails et d’éléments interactifs, une orgie visuelle qui fait de ce titre l’un des sommets artistiques du genre.


Chaque combattant possède un style bien à lui, avec quelques emprunts à Street Fighter 2 (Demitri et Morrigan sont des "Ryu & Ken" transylvaniens, Anakaris est la version "momie" de Dhalsim…) mais des techniques globalement bien plus excentriques que dans la série phare de Capcom. Ici on se bastonne à coups de guitares électriques et de cercueils, dans une ambiance de franche déconnade très proche de l’esprit "Famille Addams". L'imagerie horrifique sert essentiellement le fun, avec un casting aussi éclectique que déjanté : loup-garou karatéka, goule fan de heavy-metal, frankenstein bodybuildé, succube en mode pin-up gothique... Il y en a pour tous les goûts dans la petite dizaine de combattants.


Le système de jeu repose en bonne partie sur les acquis de Street Fighter 2 Turbo, sorti un peu plus tôt la même année. Rythme frénétique, jauge de "SUPER" pour envoyer l’artillerie lourde, combos à n’en plus finir… Bienvenue dans l’ère du jeu de baston à grand spectacle! Une formule que Capcom ne cessera de pousser vers la surenchère, jusqu’aux délires épileptiques de Marvel Vs Capcom.

La Playstation hérite d’un portage en 1996. Hélas, cette version est moins fluide qu’en arcade et souffre de temps de chargement interminables. Il faut patienter plus de 10 secondes entre chaque combat, un comble pour un jeu aussi nerveux! Comme bien souvent à cette époque, le portage console ne fait que reproduire le contenu de la borne : un versus sans fioritures et l’inévitable mode arcade clôturé par deux boss bien cheatés dans la plus pure tradition Capcom : Phobos et Pyron. La bonne vieille technique du "je trouve une attaque que l'I.A. n'arrive pas à bloquer et je la spamme jusqu'à ce que mort s'ensuive" est une valeur sûre face à eux!


Qu’importe, Darkstalkers reste un concentré de fun doté d’une forte personnalité qui mérite bien une place dans le peloton de tête des licences cultes de Capcom. Un titre iconique dont on connait tous au moins un ou deux personnage, même sans y avoir joué.


Comment y jouer aujourd'hui?

Un portage de la version PSone est disponible sur le PSN.
Plus intéressante, la compilation Darkstalkers Resurrection disponible sur PS3 et Xbox 360 regroupe les 3 épisodes de la série en version arcade.

Potentiel de rejouabilité : 7/10

De la 2D au top niveau, des mécaniques bien rodées, un character design racé… qu’est ce qu’il vous faut de plus? Non, la véritable question est : "Qu’est-ce que fout Capcom?" C’est quand même dingue de se dire que le dernier épisode remonte à 1997 alors qu’en parallèle, le studio japonais prend un malin plaisir à intégrer au chausse-pied les personnages féminins de la série dans toutes sortes de productions farfelues. Qui ça intéresse de jouer une Morrigan difforme dans l’hideux Marvel Vs Capcom 3? O_o

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