Grand Theft Auto, vraiment si nul?

Pourquoi c'est polémique?

À sa sortie en 1997, Grand Theft Auto est lapidé par la presse spécialisée. Jugé moche, immoral et décousu, le premier simulateur de gangster est trop en avance sur son temps. On y trouve pourtant, bien avant le carton du 3ème épisode, la plupart des ingrédients qui feront le succès de la franchise.

GTA jaquette

Pas dirigiste pour un sou, GTA nous lâche dans une ville gigantesque avec un seul objectif : gagner 1 million de dollars, par n'importe quel moyen! Les cabines téléphoniques permettent de décrocher des contrats douteux (Livrer de la drogue, refroidir un rival…), mais on peut tout aussi bien devenir taxi ou ambulancier pour gagner sa croûte honnêtement. C'est plus laborieux, mais faisable.

Je sais pas pour vous, mais j’adore ces jeux qui refusent de prendre les gens par la main, et font confiance à l'intelligence de celui qui tient la manette. GTA est dur, parfois injuste, mais propose une multitude de chemins de traverse pour parvenir à ses fins. C’est cette liberté d’action qui a séduit le public (1 million d’exemplaires vendus, pas mal compte tenu du bad buzz dans les médias).

GTA 1 Gameplay

On l’oublie souvent, mais derrière sa réalisation bien cheap, il s'agit d’un des premiers “open world”  sur console de salon. Le jeu gère d’énormes villes, ainsi qu’une quantité considérable de piétons et de véhicules aux comportements réalistes. En effet, à l'inverse du joueur, tout ce petit monde applique le code de la route! Ça paraît couler de source, mais c’était rarissime dans les jeux de l’époque.

GTA 1 Gameplay

Tous les niveaux suivent la même logique de course au score. On pourrait s’ennuyer, mais GTA a la bonne idée de proposer 3 terrains de jeu différents : Liberty CitySan Andreas et Vice City. Ça vous rappelle quelque chose? Les villes emblématiques de la franchise sont presque toutes de la partie. Le boîtier du jeu contient même 3 grandes cartes en format papier pour qu’on puisse s’y orienter. La grande classe!

Notez qu’ici, tout est plus galère que dans les épisodes suivants. Il n’y a pas de mini map à l’écran, pas de sauvegarde à la volée, on ne dispose que de quelques vies, les policiers ont un foutu 6ème sens… Non, décidément, LE CRIME NE PAIE PAS!

Potentiel de rejouabilité : 3/10

Tout n'est donc pas à jeter dans Grand Theft Auto. Avec sa bande-son éclectique, son humour corrosif et son gameplay hybride, il a posé les bases d’une des plus grandes séries de l’histoire du jeu vidéo. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que ce premier épisode manque de moyens par rapport à ses ambitions démesurées. Beaucoup de concessions sont faites pour afficher ce vaste chaos urbain. Le frame-rate est trèèèèès bas sur PSone, et les graphismes sont assez ignobles quel que soit le support. Il faut donc être un grand fan de la série pour y rejouer en 2019, d’autant que les zooms intempestifs qui rythment la conduite filent toujours un sacré mal de mer.

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