Final Fantasy XII The Zodiac Age, le MMORPG solo

On pourra dire ce qu’on veut sur les rééditions de Square Enix, au moins avec les jeux de l’ère PS2, l’éditeur japonais ne se fout pas de notre gueule ! Le portage PS4 de Final Fantasy X est un modèle du genre, qui modernise le jeu original sans le dénaturer : Personnages plus détaillés, passage au 16/9, B.O. réorchestrée… Rien que des modifications de bon sens qui subliment ce classique du jeu vidéo. Avec Final Fantasy XII : The Zodiac Age, Square récidive et nous offre un excellent lifting de cet épisode hors norme, peut être le dernier bon Final Fantasy avant la traversée du désert. 

Final Fantasy 12 Box

Pourquoi c'est culte?

Final Fantasy XII est souvent présenté comme un MMORPG solo. Et il y a un peu de ça. Avec ses donjons énormes aux allures de raids, ses combats en temps réel et ses longues sessions de farming, cet épisode tranche pas mal avec les codes de la série. Inutile d’y aller par quatre chemins, ce qui fait qu’un truc pareil reste jouable et fun, ce sont les gambits. Derrière ce nom rigolo se cache un menu où l'on peut programmer les réactions des 3 membres du groupe. C’est simple et efficace, avec des instructions du genre : “Allié au HP < 50% => Soin”, “Ennemi ciblé par le leader => Attaquer”. Une condition, une action, BASTA ! La petite subtilité, c’est qu’on peut hiérarchiser tout ça pour donner la priorité à certaines actions. Avec une programmation intelligente, on peut carrément mettre toute son équipe en automatique et battre la plupart des boss du jeu sans toucher à la manette. C’est dire si ce système est efficace. 

Porté par la direction artistique démentielle d'Akihiko Yoshida (Vagrant Story, Final Fantasy Tactics), FFXII est l'un des plus beaux RPG de l'ère 128 bit. Avec son monde ouvert immense, c'est une grande et belle invitation à l'aventure. Libre au joueur de ne suivre que la quête principale, mais ce serait passer à côté d’une bonne partie du contenu du jeu. Car qui dit MMO, dit quêtes secondaires, boss optionnels, et précieux loot à dénicher en sortant des sentiers battus. 

Final Fantasy XII Zodiac Age

Le monde d'Ivalice, déjà représenté dans Final Fantasy Tactics, reprend les codes Fantasy/Science Fiction chers à Final Fantasy, mais avec une approche beaucoup plus adulte. L’intrigue principale est d’ailleurs très politique, et tranche avec un FFX qui mettait en scène un groupe d’amis en route pour sauver le monde. En toute franchise : J'ai RIEN pigé à l'histoire ! Entre les personnages qui changent d’identité, les négociations entres les chefs des différents royaumes, la recherche d’artefacts qui servent à dieu sait quoi… C'était bien au delà de mes facultés de compréhension.

Et c’est peut être là que le bât blesse. Conscient de sa beauté et sûr de ses ambitions, FFXII est maniéré à l'extrême, jusque dans ses dialogues en vieil anglais, avec des répliques qu’on croirait sorties d’un roman de l’époque victorienne. Quelque part, c’est le plus froid des Final Fantasy. Les personnages principaux, aussi beaux et classe soient-ils, ne sont pas très attachants. Basch est muet comme une tombe, Vann est un sale gosse, Penelo n’existe que comme soeur de ce dernier... Et le constat n’est pas vraiment meilleur du côté des méchants. Faute d’un vrai grand antagoniste en fil rouge, FFXII donne l’impression de lutter contre une menace abstraite, forcément moins iconique que les Sephiroth, Seymour et co... Tant d'éléments qui font que la tentation est forte de zapper totalement l'histoire pour juste prendre son pied sur les combats et l’optimisation de l’équipe.

Dans FFXII, les personnages peuvent choisir leur taff parmi 12 jobs : mage blanc, chevalier, moine… Il y en a pour tous les goûts. Au fil des victoires, ils gagnent des points pour progresser dans l’arbre de compétence de ce job, sous la forme d’un “sphérier”, façon FFX. Plus loin dans le jeu, ils pourront même cumuler deux jobs pour prendre le meilleur de deux arbres de compétence différents. Ce système complètement fou est une porte ouverte à toutes les expérimentations, et tranche agréablement avec les héros aux rôles bien définis des épisodes précédents. Mieux encore, il donne un réel intérêt au New Game +, où l’on peut créer une équipe totalement différente et tester de nouvelles stratégies. 

FFXII Donjon

Pour un JRPG, FFXII est très nerveux. Les combats SONT le coeur du jeu, et on passe bien 90% de son temps à casser du monstre. Les donjons sont longs, durs, et truffés d’énormes boss dans la tradition Final Fantasy. Certaines zones comme L’ascension du Phare de Ridorana, ou l’horrible descente aux enfers de Gilvégane sont de véritables épreuves d’endurance, avec des monstres qui spamment des malus sur l’équipe. On peut toujours “casser le jeu” en farmant l’XP pendant des heures, mais le challenge de base est assez relevé, surtout dans la seconde moitié de l’aventure. 

En bon remaster, The Zodiac Age apporte son lot de nouveautés pour fluidifier l’aventure. Une simple pression sur le bouton L2 passe le jeu en vitesse X2, ou X4 pour les plus pressés. Les puristes crieront au blasphème, mais cette option soulage dans les phases chronophages, notamment lors des aller/retour dans les donjons. Du côté des graphismes, le ravalement de façade est impressionnant : Tous les modèles 3D a été refaits ! Le character design d'Akihiko Yoshida méritait bien ça, et on se prend à rêver d’un Vagrant Story remis au goût du jour avec autant de soin. C’est vraiment un très beau jeu, avec un style visuel reconnaissable entre mille. 

The Zodiac Age Beach

Potentiel de rejouabilité : 8/10

Tout comme celui de Final Fantasy X, je recommande chaudement ce remaster de Final Fantasy XII. Avec son gameplay unique en son genre, c’est une bouffée d'air frais, non seulement dans la série Final Fantasy, mais aussi dans l’univers très codifié du RPG japonais.

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