La mort des consoles, vraiment?

Régulièrement, on nous ressort le même baratin : “La mort des consoles de jeux, c’est pour bientôt!”. À croire que l’avis des joueurs importe peu, et qu’il y a une sorte d’urgence morbide à enterrer nos machines. Parmi les supposés fossoyeurs : Le PC bien sur, le smartphone, le cloud (*rire nerveux*) et dieu sait quoi encore… Pourtant, aux dernières nouvelles, le marché des consoles se porte plutôt bien. 

nintendo sony microsoft consoles
Avec plus de 110 millions d'exemplaires vendus, la PS4 de Sony s'impose sans forcer comme la 4ème console la plus vendue de tous les temps. Les raison de ce succès? Un positionnement pragmatique (une console pour jouer, point barre !), à un tarif plutôt juste, avec quelques belles exclusivités. 

Et que dire du succès insolent de la Switch, vendue à plus de 50 millions d’exemplaires en à peine 2 ans. Nintendo a réussi l’exploit de se faire une place sur un marché nomade soit disant cannibalisé par les smartphones. Preuve si besoin est que même le grand public sait distinguer le casual gaming des vraies expériences vidéoludiques.

Le smartphone, ce cauchemar vidéoludique

C'est un fait : énormément de gens jouent sur smartphone. Malgré tout le mépris que j'ai pour cette plate-forme (ergonomie épouvantable, modèle économique à vomir…), je comprends qu’on puisse se faire un Candy Crush dans les transports en commun, salles d'attente... Après tout, le jeu mobile n’a jamais tué personne (sauf Pokemon Go, ce formidable outil de sélection naturelle).

De là à imaginer qu’un joueur sur smartphone = un joueur console en moins… je suis trèèèèès sceptique. Les ventes de gros jeux qui demandent un fort investissement en temps (Red Dead Redemption 2, The Witcher 3 ou encore Assassin's Creed Odyssey) montrent bien que le grand public est demandeur de jeux complexes, denses et bien écrits. Tout ce que le jeu mobile ne peut pas offrir! Et si le jeu sur PC ne manque pas d'arguments, la console reste une porte d’entrée accessible et sans prise de tête pour découvrir ces univers dans de bonnes conditions. 


Le cloud, au détriment des joueurs?

Concernant le Cloud, s’il y a bien une chose à retenir, c’est que le grand public déteste qu’on lui dicte ses choix. Les récentes déclarations du service jeu vidéo de Google sur ”la fin de l’ère des consoles”, n’engage finalement que la firme californienne. Avec sa position de challenger prétentieux, excessivement sûr d'un produit complètement bancal (Stadia), Google s'est pris un retour de bâton bien mérité. Hélas, le cloud c'est comme la mauvaise herbe : personne n'en veut mais ça revient toujours.


stadia logo manette

Des machines, avec un supplément d'âme

Heureusement, les joueurs, encore très attachés à l’objet “console de jeu” et n'hésitent pas à défendre leur plate-forme de prédilection. Parfois jusqu'à l'excès, avec les débats sans fin "Sony VS Microsoft VS Nintendo" qui alimentent encore et encore les forums spécialisés. Certains fans se transformant volontiers en véritables VRP de leur marque fétiche. C'est aussi ça la passion ;)

Qu’importe si, à l’intérieur des machines actuelles, on ne retrouve plus que des composants d’ordinateur lambda, voire de smartphone. Le moteur des Playstation, Switch et co, c’est cet écosystème bien familier qui se perpétue génération après génération. Nintendo l’a parfaitement compris, et c’est sans doute l’exemple le plus fort de cette “identité console”. Le coeur de cible de la Switch, ce sont les gens qui ont grandi avec Mario, Zelda, Pokemon… Plus qu’un divertissement, c’est un héritage culturel qui traverse les âges. Un concept forcément difficile à appréhender pour un monument de cynisme comme Google, qui ne voit dans le marché du jeu vidéo qu’un énième moyen de collecter des données.

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