Comment j'ai redécouvert Final Fantasy X

Final Fantasy X est souvent cité comme le meilleur épisode de la série. Perso, il m’a fallu du temps pour comprendre… À sa sortie, j’ai largement méprisé ce jeu, que je considérais comme une trahison intégrale : Esthétique Jpop, héros à baffer, BLITZBALL?!? C’était trop pour moi. La pseudo-suite FFX-2 n’a fait que confirmer ce qui était à mes yeux une démarche de prostitution de la série.

Les années ont passé. Et du temps, il m’en a fallu pour donner sa chance à Final Fantasy X (Vous savez, je suis un peu borné). Près de 20 ans après la sortie initiale, l’appel de la nostalgie m’a finalement poussé à acquérir le remaster sur PS4. Curieusement, c’est le jeu qui m’a donné le plus de fil à retordre sur cette génération : J’ai mis des mois à boucler l’aventure! Est-ce que ça en valait la peine? Cent fois OUI!

final fantasy x ps4 remaster


Pourquoi c'est culte?

Sur le fond comme sur la forme, Final Fantasy X est une célébration du JRPG sous sa forme la plus classique. Il s’agit d’un des derniers grands jeux de rôle au tour par tour, et la formule est ici à son apogée. Le CTB (Conditional Turn-Based Battle System) qui régit les combats est un peu le successeur raffiné de l’ATB qu’on connaissait dans FF7 et Chrono Trigger. Avec ce système, plus question d’attendre le remplissage d’une barre pour effectuer une action. La priorité des actions dépend de la caractéristique vitesse des personnages, mais aussi du type d’action qu’on effectue. Lancer une potion demande par exemple moins de temps que d'effectuer une attaque, et selon ce qu’on fait, on passera avant ou après l’ennemi.

Dans la lignée de FF9, chaque membre de l’équipe hérite d’un job. Yuna est l’invocatrice, Auron le gros tank, Lulu la magicienne, Tidus l’idiot du village… J’aime bien cette contrainte, car elle cadre les stratégies et limite les overdoses d’invocations (coucou, FF8). En prime, chaque membre de l’équipe est très bien caractérisé. Il y a quelques stéréotypes, mais les personnages restent attachants et complémentaires. Quand on embarque pour 50h de jeu, avouez que c’est important ;) 

Final Fantasy X Combat


Gros point fort du jeu, largement mis en avant à sa sortie : Le Sphérier permet d’utiliser l’XP à la carte pour choisir ses compétences. Rien à rajouter, ce système a fait ses preuves et sera même repris dans certains épisodes suivants. Il est très simple à utiliser et offre énormément de possibilités : Une leçon d’ergonomie! 

Du côté de l'intrigue, ça démarre comme une compilation des gros clichés du jeu de rôle Japonais : Un dieu maléfique menace le monde, seule l'élue peut l'arrêter, blabla voyage initiatique blabla... Ça vous rappelle quelque chose, non? Là où Square a joué finement, c'est que cette trame sert de prétexte non pas à conter l'épopée de fiers héros increvables, mais le sacrifice imminent de l'une d'entre eux pour sauver le monde. Ce destin tragique pèse sur le moral de nos personnage pendant l'aventure et donne une tonalité inhabituellement triste au jeu. De plus, le fameux "dieu destructeur" permet à Final Fantasy X de s'attaquer frontalement à l'obscurantisme religieux. Je ne peux pas en dire plus sans spoiler, mais le scénario de cet épisode est bien plus subtil qu'il n'y parait.

Bon, par contre il faut qu’on parle d’un truc horrible que le temps n’a fait que transformer encore plus en cauchemar ludique : LE BLITZBALL!!!! Sur le principe, je comprends l’intérêt de créer un sport fédérateur dans un univers de pure fantasy. Ça donne du background, le monde gagne en consistance et en crédibilité. Mais franchement, quelle purge à jouer. Cette espèce de Volley ball sous marin au tour par tour fait la part belle à l’aléatoire et à une I.A. défaillante. On peut toujours grinder et améliorer son équipe pour mettre toutes les chances de son côté, mais franchement… qui a envie d’investir de nombreuses heures dans une activité annexe aussi laborieuse? 

Tant qu’on est dans les points qui fâchent : J’ai trouvé le jeu étonnamment difficile. Bon, pour être honnête, ça vient peut être de moi. Je suis assez mauvais en général pour tout ce qui touche aux RPG. L’optimisation des stats, les combos… c’est pas ma came. Reste que certains boss sont vraiment punitifs dans le dernier tiers du jeu : J’ai passé plusieurs semaines sur le duo Seymour Sublimé/Gardien des Limbes. Un vrai mur en pleine figure!!! Le levelling est donc toujours au programme, mais ne fait pas de miracle, il faut lire des guides, essayer différentes équipes, stratégies… et même avec tout ça, la victoire ne se joue parfois qu’à un tour du game over. 

Final Fantasy X Chocobo


Final Fantasy X est le premier épisode canonique donc la bande originale n’est pas exclusivement composée par Nobuo Uematsu. Le maître s'est adjoint les services de deux autres compositeurs : Masashi Hamauzu et Junya Nakano. Il n’y a que peu de réelles orchestrations, le gros de la musique est joué au synthé ou au piano, mais le son reste assez organique. On retrouve sur cette O.S.T. plusieurs grands classiques de la série comme la belle et mélancolique introduction “To Zanarkand”, ou l'apaisante “Calm Before The Storm”.

Potentiel de rejouabilité : 9/10

En son temps, FFX était considéré comme un des plus beaux jeux de la PS2. Le remaster PS4 fait honneur au travail de Squaresoft avec une refonte graphique ambitieuse (textures HD, nouveaux modèles 3D...) qui ne dénature pas l'oeuvre originale. Car FFX n’est pas seulement un “joli” jeu. Il a quelque chose d’enchanteur, de magique qui fait qu’on a envie de vivre et de s'investir dans son monde. Squaresoft a toujours eu le chic pour créer des univers riches et dépaysants, et ce 10ème épisode est pour moi l’apogée de cette démarche.

Alors non, ce n’est pas un foutu “open world”. La progression est assez linéaire. Mais les émotions sont là et le charme opère. Bien plus à mon sens que dans beaucoup de RPG actuels qui sont juste gigantesquement vides. 

Voilà voilà. J’ai détesté Final Fantasy X à sa sortie, et voilà qu’il devient mon épisode préféré. Comme quoi, il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis!

Aucun commentaire